Flacons en verre versus plastique, quel choix écologique ?

Vous êtes nombreux.ses à nous demander pourquoi nos emballages sont en plastique et non en verre. Effectivement, la tendance est actuellement au verre et le plastique est décrié plus que jamais. Toutefois, remplacer le plastique par le verre n’est pas forcément une solution plus écologique contrairement aux idées reçues. On vous explique tout cela avec un maximum de détails recueillis auprès des professionnels du recyclage et de l’éco-conception.

Le choix de flacons en plastique airless pour nos soins visage 

En amont de la création des Happycuriennes, nous avons été accompagnées par une agence experte en éco-socio-conception pour faire des choix de création ayant le moins d’impact environnemental, dont celui des flacons. Nous avons développé des formules 100% d’origine végétale et réalisées à froid, sans étape de chauffage pour préserver les actifs. Aussi le choix de flacons airless s’est imposé pour que nos formules soient à l’abri de l’air et de la lumière, et ainsi maximiser leur conservation et leur efficacité.

Nous avions deux possibilités de flacons airless : en plastique ou en verre. Il faut savoir qu’un flacon airless ne peut être utilisé qu’une seule fois et ne peut pas être re-rempli car une fois scellé, impossible de le re-ouvrir sans l’abîmer. Nous avons été conseillées par notre agence spécialisée en éco-socio-conception pour choisir…le plastique ! Cela nous a surpris mais contrairement aux idées reçues, un emballage à usage unique en verre est moins écologique qu’en plastique.

Aussi, nous avons mis en place notre propre système de collecte de nos flacons usagés. Nous les collectons grâce à nos distributeurs (ou à d’autres partenaires) et les recyclons via TERRACYCLE, entreprise en partenariat avec des filières spécifiques privées du PP, en France/UK, pour leur donner une seconde vie de type mobilier de jardin, jouets. Aujourd’hui, nous avons installés + de 70 points de collecte, un peu partout en France. Aidez-nous à en trouver d’autres et surtout, jouez le jeu en ramenant vos flacons vides !

Yasin Arıbuğa

Le recyclage du plastique et du verre

Pour comprendre la raison pour laquelle un emballage à usage unique en verre est moins écologique qu’en plastique, il faut appréhender un produit dans son emballage sur l’ensemble de son cycle de vie, comme ci-dessous.

Cycle de vie d'un flacon en verre

Examinons le cycle de vie du verre versus celui du plastique, si on ne prend en compte que le corps du flacon (et non les pompes et capots) :

  • Choix des matières premières : constitué majoritairement de sable, 2ème matière première en voix de disparition après le pétrole, de calcaire et d’autres matières premières minérales, le verre est issu d’un mélange de plusieurs matières quand le plastique est issu du pétrole. Côté impact santé, le verre n’induit pas de transfert de matières dans un produit cosmétique, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les emballages en plastique,
  • Fabrication : le verre est bien plus énergivore à fabriquer (plus d’émissions CO2) que le plastique,
  • Transport : le verre est plus lourd à transporter donc il occasionne plus de consommation de carburant et plus d’émissions CO2, par ailleurs, le verre se casse facilement alors que le plastique est très résistant. Le verre nécessite plus de calage et a plus de chance d’être cassé pendant son transport,
  • Utilisation : là aussi, le verre a plus de chance d’être cassé, il faudra donc le remplacer et réinjecter du verre dans la boucle du cycle de vie du produit,
  • Fin de vie : le verre est plus énergivore à recycler ou à incinérer que le plastique. En effet, il doit être fondu à 1500°C et le processus dure 24 heures mais le taux de recyclage du verre est meilleur, et il est recyclable à 100 % et à l’infini, quand le plastique à 3 vies.

Lorsque ces deux types d’emballages ne sont pas collectés et triés, mais qu’ils sont incinérés, il est facile de comprendre que le verre est bien moins écologique. Et quand ils sont tous deux triés et recyclés, le plastique s’avère être aussi plus écologique aussi ! Pour que le choix du verre soit une option plus écologique, il faut qu’il y ait plusieurs usages, via du re-remplissage et il faut qu’un même flacon soit re-utilisé un certain nombre de fois. Ce flacon va-t-il résister à la casse ?

Remplacer du plastique par du verre n’est pas aussi simple que cela ! On vous en parle plus en détails dans un autre article sur la réduction de déchets.

Quid du plastique végétal, une option plus écologique ?

Le plastique végétal peut se fabriquer à partir d’amidon de maïs, de canne à sucre, ou de résidus de ces productions. Il est 100 % compostable ou biodégradable dans la nature. Toutefois se posent deux questions, celle de la compétition avec les cultures alimentaires (accaparement de surface agricole dédiée) et celle du processus de compostage (des filières existent-elle ?). A ce jour, on sait que la surface agricole utilisée pour la culture du mais et celle de la canne à sucre dédiée aux bioplastiques ne représente que 2% chacune. Mais combien demain ?

“Si l’on fait de la monoculture de matière première à grande échelle pour fabriquer du plastique, le bilan environnemental ne sera pas favorable, explique Sylvain Pasquier, de l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie. Cela revient à utiliser plus de produits phytosanitaires, ce sont donc des terres en moins pour la production alimentaire sans compter le risque de défrichement dans certains pays (une déforestation comme on l’a vu  pour la production de biocarburants).” Par contre, selon ce spécialiste, s’il est fabriqué à partir de résidus de déchets végétaux, le bilan environnemental du plastique végétal est positif  : “On a par exemple des plastiques qui sont fabriqués à partir de résidus de sucre de canne. Une fois qu’on a extrait le sucre de la canne, on a des fibres que l’on peut transformer en polyéthylène. Donc là, on est dans quelque chose qui est intéressant car on va valoriser un co-produit de l’industrie agro-alimentaire“.

Quant au processus de compostage, les filières publiques n’existent pas en France, il faut passer par des filières parallèles comme celles de TerraCycle. Et cerise sur la gâteau, si une entreprise commercialise des emballages en plastique végétal, ils doivent payer leur redevance classique à CITEO (ex eco-emballages) ainsi qu’un malus puisque ces emballages vont venir perturber le recyclage du plastique classique en PE/PET. En savoir +

Il existe également la piste du plastique recyclé (appelé PCR) que nous étudions actuellement mais celui-ci est souvent issu de la filière du lait qui malheureusement n’est pas autorisé dans le cadre de notre certification vegan.

Nous espérons vous avoir éclairé davantage sur le sujet du recyclage qui n’est pas simple quand on prend bien en compte tous les paramètres liés au produit. Nous continuons à travailler constamment sur ce sujet en parallèle des développements de tous nos soins à venir. Nous vous tiendrons informées sur le fruit de nos recherches.

Développée par Carole Marchais, cosmétologue spécialisée en éco-création, Les Happycuriennes est la première ligne de soins et sérums holistiques bio & vegan anti-stress cutanés 360°, co-créée par sa communauté de 700 femmes (une première mondiale). Cette joyeuse marque propose de vivre au rythme du slow bonheur avec un rituel de beauté minimaliste et complice avec la peau. Elle célèbre le vrai “Made in France” avec des plantes natives des terroirs du Sud-Ouest et prône une beauté positive, éloignée des diktats de la beauté parfaite. Bref, le bonheur à fleur de peau.