Ces insomnies dont je ne veux plus dans ma vie ! Episode 1

Les insomnies se sont invitées dans ma relation intime avec la nuit depuis ma première grossesse. Depuis, elles viennent me rendre visite (trop) souvent. Aujourd’hui atteinte d’un cancer du sein métastatique avec un traitement d’hormonothérapie, je suis en ménopause artificielle, et les insomnies sont plus présentes que jamais. Ces réveils nocturnes, plus ou moins longs, ont des répercutions énormes sur la santé physique et mentale. Ces insomnies ont de nombreuses origines possibles et à travers cet article, je vous invite à partager mon exploration et mon auto-guérison. Cause physique, médicamenteuse, émotionnelle, spirituelle, intergénérationnelle, énergétique, etc, je vais tout explorer en espérant que cette recherche vous sera profitable. Je me donne 6 mois pour mettre fin à ces intrusions nocturnes qui me fatiguent extrêmement.

Quand mes insomnies ont démarré…

Mes insomnies se sont incrustées dans mes nuits paisibles lors de ma première grossesse. Alors que je dormais seule, cette nuit-là, j’ai fait un cauchemar épouvantable. J’ai rêvé qu’on me poignardait le ventre. Mon ventre tout rond. J’ai hurlé de toutes mes forces. Mon ex compagnon est arrivé sur le champs, paniqué par mon cri perçant. Après cet évènement d’épouvante isolé, j’ai eu plusieurs épisodes d’insomnies, lors de cette grossesse. C’est normal me suis-je dit, l’anxiété de la 1ère grossesse et tout ce chamboulement qui arrive dans ma vie. Je me demandais comment j’allais pouvoir gérer Les Happycuriennes, même si j’avais trouvé une personne pour m’aider quelques heures par semaine.

Et puis, j’ai eu d’autres insomnies pendant ma seconde grossesse. Cette période était hélas encore plus anxieuse que la 1ère pour diverses raisons. Pendant ces deux grossesses, je n’ai pas connu le fameux  » tu vas voir, tu vas être une vraie princesse, tu vas être super chouchoutée … ». Deux enfants, deux allaitements, des nuits courtes, des réveils à répétition pour le 2ème enfant, avec un réveil définitif vers 5h30. En résumé, mes nuits ont été malmenées depuis plus de 5 ans. Et depuis, elles n’ont que très peu cessé d’être interrompues. J’ai remarqué que mes insomnies venaient souvent me voir, en période de pensées envahissantes. A des moments où mes besoins n’étaient pas entendus. Que je me forçais à faire des choses que je ne voulais pas. Quand j’étais contrariée. Quand on ne respectait pas mes besoins. En bref quand je n’étais pas MOI.

Bien-sûr il y a eu des périodes d’accalmie mais aujourd’hui, depuis 6 mois, elles sont très et trop présentes dans ma vie. Fin novembre dernier, on m’annonçait la présence d’un cancer du sein métastatique, propagé dans la colonne vertébrale. Cette annonce faisait justement suite à de nombreuses périodes d’insomnie. Je ne les comptais même plus tellement elles faisaient partie de mon quotidien. Mais aujourd’hui, je suis bien décidée à reprendre complètement ma vie en main, et à me débarrasser de ses visites nocturnes, qui ne sont plus les bienvenues.

Je pense qu’on ne soigne pas les insomnies avec un verre de lait chaud ou une tisane. Ni avec des comprimés qui les font taire de façon temporaire. Je pense que j’ai besoin de les comprendre. Quels messages viennent me livrer ces réveils nocturnes ? C’est l’occasion de regarder et d’explorer finement et en conscience, ce qui ne va (toujours) pas dans ma vie. D’où vient le dysfonctionnement de mon déséquilibre biologique ? Dans ce premier épisode, je vais explorer les facettes physiques de l’insomnie que j’approfondirai par la suite, une a une.

Définition de l’insomnie

Selon le site du VIDAL, un Français sur trois déclare souffrir d’insomnie. Mais seuls ceux qui ressentent les conséquences du manque de sommeil telles que fatigue, difficultés de concentration, irritabilité ou troubles de la mémoire en souffrent réellement. Quand les troubles du sommeil se prolongent, ils ont des répercussions négatives sur la santé physique et psychique.

Chez l’adulte, les troubles du sommeil peuvent prendre deux formes :

• l’insomnie aiguë, qui dure de quelques nuits à quelques semaines, et

• l’insomnie chronique, qui s’installe au moins trois nuits par semaine pendant plus de trois mois. Cette dernière concerne environ 20 % des Français, dont 6 à 9 % souffrent d’une forme sévère. Lorsqu’elle devient persistante, l’insomnie impacte fortement le quotidien : troubles de l’humeur, irritabilité, baisse de vigilance, fatigue, perte de qualité de vie.

L’insomnie n’est pas uniquement un réveil nocturne comme je le mentionnais dans le cas de mon expérience personnelle, elle peut se manifester de différentes manières :

• L’insomnie d’endormissement : la plus fréquente. Même en se couchant à une heure habituelle, on ne trouve pas le sommeil, une heure passe, deux heures, …C’est la qu’on compte les moutons (ou fait de la méditation),
• L’insomnie de milieu de nuit : quand on se réveille dans la nuit, une ou plusieurs fois, et qu’on éprouve des difficultés pour se rendormir,
• L’insomnie du petit matin : L’endormissement se fait sans problème, mais on se réveille vers quatre ou cinq heures du matin avec l’ impossibilité de retrouver le sommeil.
• L’insomnie totale : ce type d’insomnie est beaucoup plus rare. La personne reste éveillée toute la nuit.

Je me rends compte que je vis finalement les 3 premiers types d’insomnies.

Les causes les plus fréquentes sont l’anxiété, le stress, et des éléments extérieurs comme le bruit, une literie inadaptée, ou les douleurs chroniques. Les excès de café, d’alcool, le tabac, ou certains traitements (corticoïdes, décongestionnants) peuvent également perturber le sommeil. Aucun facteur émotionnel n’est abordé…

Les causes physiques de l’insomnie

Il ne faut pas oublier que le corps, lui aussi, a son mot à dire. Ainsi, il s’exprime au moment de la nuit, faisant écho à notre enfance et des peurs rattachées, une insécurité affective ou physique, etc.

Depuis ma première grossesse, mon corps a changé, et avec lui, son équilibre hormonal. Avec le traitement que je suis aujourd’hui, mes nuits sont devenues encore plus chaotiques. Comme si mon corps traversait une tempête silencieuse à chaque tombée du jour.

Je crois que pour retrouver un sommeil réparateur, il est essentiel d’écouter à la fois les murmures de l’âme et les signaux du corps.

Les bouleversements hormonaux : un sommeil mis à l’épreuve

Grossesse, post-partum, allaitement, préménopause, traitements médicaux lourds… Tous ces moments de vie bouleversent profondément le système hormonal. Or, ce sont nos hormones qui régulent nos rythmes biologiques, y compris le sommeil.

Le cortisol, la mélatonine, les œstrogènes, la progestérone… jouent tous un rôle clé dans l’endormissement, le maintien du sommeil, et la qualité de nos nuits. Un déséquilibre hormonal peut alors retarder l’endormissement, provoquer des réveils nocturnes, ou empêcher un sommeil profond.

Aujourd’hui, avec mon traitement contre le cancer, je ressens à quel point ce dérèglement est puissant. Et à quel point il est important de soutenir naturellement mon corps, avec douceur, patience… et confiance.

Les causes physiques : douleurs, tensions, inconforts

Certaines insomnies peuvent avoir une cause très concrète : douleurs articulaires, tensions musculaires, reflux gastrique, inconfort digestif, jambes lourdes, sensation de chaleur ou de froid… Lorsque le corps souffre ou se crispe, il est difficile de se détendre suffisamment pour basculer dans le sommeil.

Dans mon cas, je n’ai pas de douleurs physiques, je vis par contre des suées nocturnes intenses, mais cycliques, qui peuvent être responsables de mes réveils nocturnes.

Ce sont aussi des appels à ralentir, à me repositionner, à mieux m’installer dans mon lit, dans ma vie, dans mon corps.

Les perturbateurs environnementaux : quand l’environnement empêche le repos

La qualité de notre sommeil dépend aussi de notre environnement. Lumière bleue des écrans, bruit ambiant, température trop élevée, stimulation mentale ou émotionnelle avant le coucher, manque d’exposition à la lumière naturelle en journée… sont autant de petits déséquilibres qui finissent par peser lourd sur nos nuits.

La chambre devient alors un lieu agité, voire hostile, au lieu d’être un cocon apaisant.

Une chambre encombrée ou dénigrée (pas de décoration, pas de rangement) devient une chambre sans âme, ni vibration, faisant ainsi écho à notre corps…

Et si mes insomnies avaient quelque chose à me dire ?

Je pourrais me dire qu’il s’agit d’un simple déséquilibre hormonal, aléa classique de la maternité à l’époque , et de mon traitement désormais. Mais avec le temps, et notamment depuis le début de mon traitement contre le cancer, j’ai senti qu’elles venaient me parler d’autre chose. De plus profond. De plus ancien. De plus subtil. Aujourd’hui, je choisis de les écouter, au lieu de les fuir. J’ouvre un espace de parole, pour elles et pour moi. Car si je ne dors pas, c’est peut-être que mon inconscient, lui, est bien réveillé. Et qu’il cherche à me dire quelque chose. Un deuil non réalisé. Une colère ou une tristesse enfouie. Une blessure non digérée. Je sais que ces insomnies ne sont pas que le fruit de mon traitement.

Quand les nuits deviennent des messagères

On parle souvent des insomnies comme d’un symptôme à éradiquer. Mais si l’on changeait de regard ? Si, au lieu de vouloir les faire taire, on les écoutait comme des messagères du corps, du cœur et de l’âme ?

Car l’insomnie n’est pas toujours liée à un écran trop tard ou à une chambre mal aérée. Bien souvent, elle nous parle d’un trop-plein ou d’un vide : trop d’émotions non digérées, trop de pensées qui tournent en boucle, pas assez de sécurité intérieure, pas assez de paix avec notre histoire.

Dans le second épisode, nous parlerons plus en détail de tout cela.

Mon engagement : un rituel du soir pendant 30 jours

Pour sortir du pilotage automatique de mes insomnies, j’ai envie de tester un rituel simple, doux, profondément nourrissant, à faire chaque soir pendant 30 jours. Pas dans l’objectif de faire dormir, mais dans celui de me reconnecter à moi-même.

Mon rituel apaisant du soir pour prendre soin de mes nuits

1. Déconnexion douce (30 minutes avant le coucher)
   → J’éteins les écrans, et je tamise la lumière. Autre possibilité : diffuser une huile apaisante (lavande, néroli, petit grain bigarade) mais je suis encore trop sensible aux odeurs, depuis ma grossesse, elles m’incommodent la plupart du temps.
   → J’entre dans une bulle.
2. Gratitude ou libération (5-10 minutes)
   → Je note dans un carnet soit 3 choses positives de ma journée, soit ce que je veux déposer ou laisser partir avant de dormir (colères, peurs, pensées).
   → Je libère pour ne pas ruminer.
3. Cohérence cardiaque ou respiration lente (5 minutes)
   → 6 respirations par minute, pendant 5 minutes.
   → J’apaise mon système nerveux, j’envoie un signal de sécurité à mon corps.
4. Auto-massage du ventre et des pieds (5-10 minutes)
   → Avec une huile végétale (l’huile d’amande douce des Happycuriennes), je masse doucement pour détendre le système digestif et favoriser l’ancrage.
   → J’honore mon corps.
5. Une phrase d’ancrage ou un mantra
   → Exemple : Je suis en sécurité. Mon corps peut se reposer. Je suis guidée et aimée.
   → Ou : Je rends à la nuit ses mystères, et je m’abandonne à la douceur du sommeil.

À suivre : 30 nuits pour me retrouver

Je ne cherche pas la performance. Je ne me mets aucune pression. Juste une envie de créer un espace sacré autour de mon sommeil. Une porte d’entrée vers plus de paix, plus de présence, plus d’écoute. Et si tu vis la même chose que moi, tu peux me rejoindre dans ce rituel. Ensemble, même à distance, on peut s’encourager vers des nuits plus douces.